L’IA et les élections américaines de 2024 : les préoccupations de l’Arizona

Introduction

Imaginez un instant : vous regardez une vidéo d’Adrian Fontes, Secrétaire d’État de l’Arizona, vous mettant en garde contre les dangers des contenus politiques fabriqués par intelligence artificielle (IA). Mais voilà, ce n’est pas vraiment lui que vous voyez. C’est une IA, un deepfake. Étrange, n’est-ce pas ? Cette situation est pourtant bien réelle et représente une préoccupation croissante à l’approche des élections américaines de 2024. Pourquoi une telle démonstration ? Quelles implications pour la démocratie et la véracité des informations ? Nous vous expliquons tout.

Une démonstration frappante pour un avertissement crucial

Le 8 octobre 2023, lors de l’émission Meet the Press, Adrian Fontes a diffusé une vidéo où son double numérique prenait la parole. Dans cette vidéo, l’IA se présente et explique qu’elle a été créée avec le consentement et la coopération du véritable Secrétaire d’État. Le but : illustrer à quel point il peut être facile de se laisser duper par des contenus générés par l’IA.

Un message clair et percutant

« Bonjour, ceci est un avis de service public mettant en scène une version IA du Secrétaire d’État de l’Arizona, Adrian Fontes. Cette vidéo a été produite dans le cadre de notre exercice de sécurité électorale statewide 2024« , annonce l’IA. « Elle a été créée avec le consentement et la coopération du véritable secrétaire Fontes, ce qui, encore une fois, n’est pas moi, je suis une imitation IA de lui. »

Une réaction mitigée du public

Malgré une livraison quelque peu robotisée et des animations faciales parfois perplexes, la vidéo se révèle assez convaincante. Kristen Welker, présentatrice de Meet the Press, qualifie la séquence de « glaciale » et interroge Fontes sur la nécessité d’une telle démonstration. « En camp d’entraînement… nous examinions les armes de nos ennemis et nous nous entraînions contre elles autant que possible », explique-t-il. « L’IA n’est pas une nouvelle arme, c’est un amplificateur et un amplificateur de mésinformation et de désinformation. »

L’IA, un amplificateur de désinformation

La mésinformation par l’IA

L’usage de l’IA pour créer des contenus trompeurs n’est pas une nouveauté. Toutefois, sa capacité à produire des vidéos convaincantes de personnalités politiques pose un défi majeur. Fontes souhaite que les responsables électoraux soient familiarisés avec ces outils et qu’ils puissent mettre en place des processus pour gérer ces fausses informations.

Formation des médias et des forces de l’ordre

L’État de l’Arizona a déjà organisé un exercice avec les médias pour leur apprendre à repérer les contenus générés par l’IA. Fontes prévoit de faire de même avec les forces de l’ordre. Cette approche proactive vise à prévenir la propagation de fausses informations et à garantir que les électeurs puissent faire confiance aux informations qu’ils reçoivent.

L’engagement de Joe Biden pour une IA responsable

Le président Joe Biden a également partagé ses préoccupations concernant l’IA. Le 10 octobre 2023, il a déclaré que les entreprises développant des systèmes d’IA doivent encore « gagner notre confiance ». « Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour promouvoir et exiger une innovation sûre, sécurisée, digne de confiance et responsable – cela inclut l’utilisation de l’audio généré par l’IA. Je demande aux entreprises d’IA de se joindre à moi dans cet engagement », a-t-il affirmé.

Des entreprises sous surveillance

Des entreprises comme Instagram et Google introduisent déjà des outils de recherche basés sur l’IA. Cependant, ces outils ne sont pas exempts de critiques. Le moteur de recherche AI de Google est notamment accusé de faire des « hallucinations », un terme euphémistique pour désigner des erreurs flagrantes dans les résultats de recherche.

Des erreurs préoccupantes

Gizmodo a compilé quelques-unes de ces « hallucinations ». Parmi elles, une recette de spaghetti infusés à l’essence, l’affirmation que Barack Obama est musulman, et un épisode fictif de SpongeBob SquarePants où Sandy Cheeks se suiciderait par overdose de drogue. Ces erreurs montrent à quel point l’IA peut perpétuer des informations fausses et potentiellement nuisibles.

Conclusion

La campagne de sensibilisation d’Adrian Fontes et les déclarations de Joe Biden soulignent l’importance cruciale de rester vigilant face aux contenus générés par l’IA. Dans une ère où la désinformation peut se propager plus rapidement et plus facilement que jamais, il est impératif que chacun apprenne à repérer les fausses informations et à faire confiance aux sources d’information légitimes. Alors, la prochaine fois que vous regardez une vidéo ou lisez un article, prenez un moment pour réfléchir : est-ce vraiment ce que cela semble être ?

Un avenir incertain, mais une vigilance nécessaire

La technologie avance à une vitesse fulgurante, et avec elle, les défis pour la véracité de l’information. Les deepfakes ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres des dangers potentiels de l’IA. Mais avec des initiatives comme celles prises par l’Arizona et l’engagement des dirigeants politiques, nous avons les moyens de contrer ces menaces. En somme, rester informé et critique est plus que jamais essentiel.

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